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mercredi 6 mars 2024

JOHNNY MAFIA – 2024 : année du Dragon

 


JOHNNY MAFIA –  2024 : année du Dragon 

NMAS – Howlin Banana Records


Pas encore trentenaires, les quatre joyeux drilles de JOHNNY MAFIA feraient presque office de vétérans sur la scène française. Près de 15 ans d’existence, plusieurs centaines de concerts au compteur, les Bourguignons n’ont pour autant rien perdu de leur fraicheur et de l’enthousiasme communicatif. Au contraire, leur excellent quatrième album « 2024 : année du Dragon » montre à quel point JOHNNY MAFIA, sous leurs airs de mecs à la cool un peu je-m’en-foutiste, reste le roi de la power-pop et du punk-rock mélodique en France.


 Alors que « Sentimental » avait déjà bien marqué les esprits il y a trois ans, JOHNNY MAFIA (quel impayable patronyme !) enchaine encore les tubes sur cette quatrième production. Dès l’ouverture « Green Eve », le groupe de Sens prouve qu’il marie toujours aussi bien énergie rock et un sens de la mélodie hors du commun. Il se permet même un petit solo façon guitar hero en plein milieu de morceau. Comme le faisait le WEEZER de la belle époque, JOHNNY MAFIA combine à merveille les gros riffs de guitares et les refrains fédérateurs à siffler sous la douche. L’explosif « Vomit Candy » montre tout le savoir-faire de JOHNNY MAFIA. Le quator a le chic pour nous faire rentrer ses refrains dans nos crânes dès la première écoute. Progressivement, JOHNNY MAFIA s’est finalement un peu éloigné du son garage qui les caractérisait à leurs débuts. La production est un peu plus musclée sur « 2024 : année du dragon » comme l’atteste le grungy « Gimme Some News ». Théo, le chanteur-guitariste, monte un plus dans les aigus sur cette pépite se terminant par une petite ritournelle acoustique. Les très power-pop « Sting » et « Summer » sont également de belles réussites. « Keep an Eye On Me » se démarque par sa structure. S’il brille tout d’abord par sa ligne de basse et son refrain accrocheur, le morceau prend ensuite une tournure plus douce et instrumentale. JOHNNY MAFIA remet les gaz sur le pétaradant « Cyanide ». Plus tranquille « I’m Bound » voit surgir les synthés, la réverb’ et le chant plus criard de Théo. Après le tendu « Rules Bulls Bells » et son intro à la FRANK BLACK, le disque se conclut par « Hammer » plus apaisé, délicat et mélodique. Un ultime morceau qui élargit la palette musicale du groupe de Sens, définitivement notre Johnny français préféré.


En cette fin d’hiver, « 2024 : année du Dragon » est le meilleur des antidépresseurs. On a hâte de retrouver cette power-pop/punk explosive sur scène, le terrain de jeu préféré de JOHNNY MAFIA.  

 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                    Vomit Candy

 

 https://johnnymafia.bandcamp.com/album/2024-ann-e-du-dragon

 https://www.facebook.com/johnnymafiagroupe

https://linktr.ee/johnnymafia?fbclid=IwAR01zutkkAWMz5kucmJyqF9SWoNlN6FY07bM-q1vLKxeSHF2SzR1kh2biEg

 



lundi 25 décembre 2023

SIZ - Blind

 


SIZ - Blind

Howlin’ Banana / Flippin’ Freaks

 

J’ai découvert Siz en concert, en ouverture de Fragile. Ce fut un concert marqué par quelques problèmes techniques, des soucis de guitare qui ont perturbé le set mais le groupe m’avait fait tout de même une belle impression. Les découvrir sur scène peut paraître étonnant sachant que le groupe a déjà sorti un album (Liquid en 2019) et un EP (avec Cosmopaark en 2022) mais mieux vaut tard que jamais comme on dit !

Le groupe est composé des deux frères Palis, Sylvain et Thoineau (Th Da Freak pour les deux) accompagnés par Rémi Lemoine à la basse (qui a aussi fait la pochette) et Quentin Plantier à la batterie (de Th Da Freak et Barimore) mais c’est avant tout le projet solo de Sylvain dans lequel il compose tout : musique et textes. Les morceaux ont été écrits en 2020, enregistrés en 2021, masterisés en 2022 et mis sur galette en 2023 !

 

Siz a le goût et la couleur des années 90 avec un rock noise comme sur It’s over, un titre vraiment puissant mais tout de même fortement teinté de touches pop, Siz s’aventure loin dans sa musique sur le terrain du psyché ou shoegaze comme sur le très bon Strange Loop et l’envoutant What does Moon Think. Le côté mélodique et l’influence Pixies peut se ressentir sur Illuminated qui monte en puissance au point de sonner comme une balade lourde façon Nirvana. D’ailleurs Sylvain n’a jamais caché son intérêt pour le groupe de Seattle, il a d’ailleurs participé à Influencesticide, une compilation française de reprises de Nirvana. On ressent fortement ce style sur These Questions, bien déstructuré mais qui part sur de belles mélodies sur son refrain, ce morceau me rappelle aussi My Bloody Valentine, d’ailleurs ce mélange de passages calmes et énergiques demeure une constante de Siz comme sur Eyes Don’t lie ou Ooook.

 

Siz vient de signer un très bon deuxième album très rock 90’s alternant mélodies et riffs puissants, une des meilleures sorties de l’année dans le style. A écouter d’urgence !

 

J. NeWSovski

 

 

 

https://howlinbananarecords.bandcamp.com/album/blind

https://sizzis.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/SIZband/

 

mardi 6 juillet 2021

WE HATE YOU PLEASE DIE - Can't Wait To Be Fine


 


WE HATE YOU PLEASE DIE - Can't Wait To Be Fine

Howlin' Banana Records

 

Décidément, Rouen regorge de pépites et de groupes inspirés en cette année 2021. Après UNSCHOOLING, c'est au tour de WE HATE YOU PLEASE DIE de retenir notre attention. 


Combo respectant à la lettre la mixité (2 garçons, 2 filles), les Normands passent la vitesse supérieure avec "Can't Wait To Be Fine", leur 2ème album particulièrement créatif. Ne pas se fier à son patronyme radical, WE HATE YOU PLEASE DIE produit une musique à l'énergie communicative qui embrasse de nombreux styles : punk, power pop, garage...La liberté de ton du quatuor se traduit notamment par une palette vocale très large et des structures des morceaux parfois complexes (les cassures et les changements de direction à l'intérieur de certains morceaux sont de bonnes surprises). L'album débute sur la pointe des pieds sur "Exhausted + ADHD" avec une basse délicate et une voix susurrée. Mais WE HATE YOU PLEASE DIE aime bien brouiller les pistes et l'énergie garage-punk fait subitement son apparition. Une urgence et une rage que l'on retrouve avec plaisir sur le speed "Barney". Les voix féminines déboulent sur "Epiphany" et se marient à merveille avec le chant schizophrénique du frontman Raphael. Après le bipolaire "Vanishing Patience", l'album décolle véritablement à mi-parcours avec un enchainement de quatre titres de haute volée. Tout d'abord l'expéditif "Coca Collapse" qui impressionne par sa furie et ses incessants changements de tempo. "DSM-VI", un des sommets de l'album, met en exergue toute la folie douce du groupe. Voix post-punk à la Fabrice Gilbert de FRUSTRATION, hurlements punk, chant guttural proche du métal, choeurs féminins, long pont pop, tout y passe dans ce morceau complexe et addictif. On retrouve le même grand écart vocal sur le noisy et survitaminé "Paula". La bassiste Chloé vient ensuite poser sa voix aux accents de Debbie Harry sur "Otterlove", un titre s'inscrivant plus dans une mouvance indie-rock. WE HATE YOU PLEASE DIE retrouve sa rage et sur l'électrique "Luggage". Après une ballade délicate "Terminal" et une embardée shoegaze "Exorcice", l'album se termine en beauté avec le titre éponyme "Can't Wait To Be Fine". Si Raphael y reprend tout d'abord sa voix de crooner, ce long morceau monte progressivement en tension jusqu'au final scandé par l'ensemble du groupe "We want to be fine".

 

A la fois brutal et catchy, "Can"t Wait To Be Fine" est un album ambitieux qui positionne WE HATE YOU PLEASE DIE parmi les groupes les plus talentueux du moment. Encore une belle trouvaille du label parisien Howlin' Banana devenu une des références de la musique à guitares en France.

Mr Caribou

 

Titre préféré :                                Paula

 
https://wehateyoupleasedie.bandcamp.com/album/cant-wait-to-be-fine


mercredi 23 juin 2021

JOHNNY MAFIA - Sentimental


JOHNNY MAFIA - Sentimental

Howlin' Banana Records

  

Si la discrète ville de Sens en Bourgogne ne nous évoque pas grand-chose, sachez qu'elle est le berceau d'un des meilleurs groupes hexagonaux du moment. JOHNNY MAFIA, c'est bien d'eux dont il s'agit, revient confirmer toutes les belles promesses entrevues lors de ses deux premiers albums avec l'excellent "Sentimental".

 

Ce troisième album balance avec réussite entre punk-rock et power pop avec un son 90's que l'on croirait sorti des campus californiens. JOHNNY MAFIA est un mélange de PIXIES (une influence revendiquée), de grunge et de garage. L'arrivée sur Howlin' Banana est finalement dans la logique des choses tant la filiation avec ce label et des groupes comme TH DA FREAK ou KAVIAR SPECIAL semblait évidente. Toujours en parfait équilibre entre guitares bien grasses et refrains accrocheurs, JOHNNY MAFIA opte plutôt pour la fougue sur le titre introductif "Spit Tongue" qui invite à pogoter dans la fosse. Batterie ultra rapide et chant criard, le décor est planté. Les mélodies, dont le groupe a le secret, font leur apparition sur "I'm Sentimental".  Très grungy avec son riff lourd, le refrain rentre immédiatement dans notre cerveau. Tout aussi efficace, "Aria" rappelle dans sa seconde moitié le son de guitare si caractéristique de Joey Santiago. L'énergie et l'urgence sont de retour sur l'explosif "Phone Number". Avec son refrain catchy, "Trevor Philippe" fait des merveilles et constitue un véritable tube en puissance. Mêlant solo façon guitar hero et nappes de synthé 80's, la fin de ce titre phare nous surprend agréablement. Les petites bombes pop-punk qui mettent le paquet sur la pédale de distorsion s'enchainent à vitesse grand V, sans le moindre temps faible : "Refused" ou encore "TV & Disney" et son final très rock'n'roll. Avec les joyeux lurons de JOHNNY MAFIA, la durée des morceaux dépasse rarement les 3 minutes. Entre quelques passages du côté du grunge ("Problem" ou "Nail Gun" et ses choeurs irrésistibles), le quatuor lorgne du côté de WEEZER de la belle époque sur Love Me Love Me". JOHNNY MAFIA se permet de ralentir la cadence en fin d'album et de clôturer avec une jolie ballade pop qui élargit leur spectre musical.

 

Album jouissif à l'énergie communicative, "Sentimental" sera le compagnon parfait pour tailler la route des vacances. 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                                Trevor Philippe

 

 

https://howlinbananarecords.bandcamp.com/album/sentimental

https://johnnymafia.bandcamp.com/

 


mardi 4 mai 2021

UNSCHOOLING - Random Acts of Total Control

 


UNSCHOOLING - Random Acts of Total Control

Howlin' Banana Records

 

Le label parisien Howlin' Banana (TH DA FREAK, SLIFT, CATHEDRALE...) est souvent inspiré dans ses choix. Et ce n'est pas le dernier EP d'UNSCHOOLING "Random Acts Of Total Control" qui va ternir leur réputation. Déjà auteur d'une cassette prometteuse en 2019, le groupe basé à Rouen vient donc nous gratifier de 5 titres de haute volée. 


UNSCHOOLING est musicalement difficile à définir tant il aime brasser les différents courants : post-punk, math-rock, noise et même pop lo-fi. En les écoutant, on pense un peu à OMNI mais surtout aux regrettés WOMEN. A l'instar du groupe canadien, UNSCHOOLING s'appuie sur une rythmique rapide pour mieux mettre en exergue leurs guitares dissonantes, voire légèrement désaccordées. L'immobilisme n'est pas la marque de fabrique des quatre Rouennais adeptes plutôt des changements de rythmes et d'intrusions de sons étonnants. "More Is More" qui ouvre cet EP en est un parfait exemple. Après une entrée en matière plutôt garage et mélodique, le morceau est marqué par de nombreuses cassures, puis par une deuxième moitié plutôt noisy. Comme dans WOMEN, la voix un peu trainante est volontairement étouffée au profit de l'instrumentation. "Boo Boo Dragon" pousse encore un peu plus l'ambivalence du groupe, entre mélodie et chaos. Des sonorités plus industrielles peuvent par exemple battre le fer avec un inattendu saxophone. Plus facile d'accès, le tonique et récemment clippé "Social Chameleon" est une belle réussite qui enchevêtre les boucles de guitares. UNSCHOOLING renoue ensuite avec les expérimentations avec l'imprévisible "No Shoes". Mélangeant math-rock et passages plus calmes, ce titre fourmille de fausses pistes. Plus linéaire malgré quelques embardées dont le groupe a le secret, "NYE", porté par une batterie métronomique, fait la part belle aux guitares parfois discordantes, mais le plus souvent harmonieuses.

 

S'affranchissant des codes et des styles, UNSCHOOLING est un groupe de rock sans complexe qui, n'en déplaise à son patronyme, a finalement plus l'allure d'un premier de la classe.

 

Mr Caribou

 

Titre préféré :                                More is more

 

https://unschooling.bandcamp.com/album/random-acts-of-total-control

https://www.facebook.com/unschoolingband/



mardi 19 mai 2020

CATHEDRALE - "Houses Are Built The Same"




CATHEDRALE - "Houses Are Built The Same"
Howlin' Banana
8 sur 10

Membre de l'écurie Howlin' Banana (BASTON, KAVIAR SPECIAL...), CATHEDRALE, jeune groupe formé en 2015, n'a pas perdu de temps et vient de sortir son troisième album "Houses Are Built The Same". Musicalement, les Toulousains s'inscrivent dans une veine post-punk, quelque part entre le punk sous influence anglaise (la voix très british du chanteur Julien Maison), le garage et la pop, tant les mélodies inondent cet album. Sur la scène française, le quatuor se rapprocherait par exemple des Parisiens de RENDEZ-VOUS. Passée la curieuse introduction spoken words, l'album débute avec le nerveux et efficace "The Bet", titre qui met notamment en avant une ligne de basse métronomique et des guitares très inspirées. Sautillant et porté par un gimmick de guitare entêtant, "Aquiel" contient un pont aux sonorités plus garage et psychédélique. Le quator fait ensuite une incursion plus pop avec "Right Time", son morceau le plus doux et mélodique. "Institutions" renoue avec le post-punk et l'énergie. Sur les 5 minutes d"Open Your Eyes", CATHEDRALE semble quitter momentanément l'Angleterre pour les Etats-Unis avec un son plus lo-fi et des choeurs à la PARQUET COURTS. "Interlude" fait office de pause avant d'attaquer pied au plancher la seconde partie de l'album avec le tranchant "Hidden Museum". Toujours emmené par ce chant un poil braillard et les riffs de guitares bien sentis, "House Are Built The Same" enchaine les titres accrocheurs comme "Gold Rush" ou "Is Your Man A Reptile". On pourrait peut-être reprocher un tempo un tantinet répétitif dans la musique des Toulousains, mais l'énergie et les inspirations mélodiques parviennent totalement à nous charmer. CATHEDRALE se fait parfois plus punk et donne l'impression de vouloir en découdre sur les fiévreux "Reverence" et Taste Good".

Parfaitement produit, fourmillant de compositions solides, "House Are Built The Same" montre tout le savoir-faire de CATHEDRALE, en parfait équilibre entre dynamique punk et mélodies flamboyantes. 


Mr Caribou

Morceau préféré :                                    Aquiel





dimanche 5 avril 2020

VOLAGE - Strangers (EP)




VOLAGE - Strangers (EP)
Howlin Banana


Howlin Banana est un label très actif estampillé garage, psyché et pop déviante. Ses principales signatures sont des groupes aussi différents que TH DA FREAK, BASTON ou encore BRACE ! BRACE !. VOLAGE fait également partie de la famille et vient de sortir un EP très inspiré.


Deux ans après son dernier allbum "Sittin Sideways", les Tourangeaux reviennent donc avec 5 titres lumineux qui annoncent déjà l'été. VOLAGE dispose d'une palette assez large : du folk psyché très 70's aux sonorités plus garage et électriques. Le premier titre éponyme "Strangers", décliné en trois temps, illustre parfaitement cet éclectisme : d'abord d'obédience pop psychédélique sur "The Weakness", il prend une direction plus surf sur "The Confusion" qui contient un petit gimmick accrocheur, avant de ralentir la cadence et de se conclure dans une ambiance plus planante ("The Aftermath"). VOLAGE retrouve ensuite l'électricité sur "Horses" qui mélange à merveille les guitares fuzzy très garage, les orgues 70's et la douce voix réverbée de Paul Rannaud à l'anglais impeccable. VOLAGE remonte un peu plus le temps sur le très harmonieux "Home Therapy" qu'on imaginerait plus volontiers sorti des studios Abbey Road de la grande époque. Les influences anglophones sont évidentes mais VOLAGE réussit le pari de parfaitement les digérer et d'imposer sa patte. 


Encore un groupe talentueux dans le paysage musical français dont on attend avec impatience l'arrivée de l'album en fin d'année.


Mr Caribou



Morceau préféré :                                    Horses



jeudi 6 février 2020

DOUBLE DATE WITH DEATH - L'au-delà




DOUBLE DATE WITH DEATH - L'au-delà
Howlin' Banana
8 sur 10

Nouvelle signature du label défricheur Howlin' Banana, DOUBLE DATE WITH DEATH est la preuve vivante qu'il faut compter sur la scène garage-psyché canadienne. Comme leurs compatriotes CORRIDOR, les québecois sont des adeptes de la langue de Molière. Et force est de constater que le français se marie très bien avec leur garage-punk.

Ce deuxième album à la pochette soignée débute d'ailleurs pied au plancher avec le tendu titre "Forêt" qui rappelle le son des Rennais de KAVIAR SPECIAL. Tous les ingrédients qui font la marque de fabrique du genre sont là : riff imparable, réverbération, voix en écho et refrain mélodique. L'énergie punk reste présente sur le quasi instrumental "Copier-coller" dont la ligne de basse musclée fait forte impression ou encore sur le très rock'n'roll "Trou Noir". DOUBLE DATE WITH DEATH (étonnant nom de groupe quand même !) sait aussi ralentir le tempo et s'aventurer sur des terrains plus psychédéliques, comme en attestent les 5 minutes de "Fluorescent", ou plus pop et mélodique ("Kodak"). "Jeu funiculaire" au titre énigmatique retrouve la veine garage et met déjà fin à ce séduisant deuxième album. Sa brièveté en constitue finalement son seul défaut. On espère découvrir l'énergie ravageuse des Québécois sur nos scènes française au cours des prochains mois.

Mr Caribou



Morceau préféré :                                    Copier-coller






mardi 13 novembre 2018

BRACE ! BRACE ! – s/t




BRACE ! BRACE ! – s/t
Howlin Banana
8,5 sur 10

Nouveau venu sur la scène rock hexagonale, BRACE ! BRACE ! est un quatuor d'origine lyonnaise basé désormais à Paris. Après deux solides EP à son actif, le groupe vient de sortir son premier album, en tout point remarquable. Un album qui ravive la flamme indie-rock et garage pop grâce à un sens inné de la mélodie et un son qui capte l'attention dès les premières écoutes. Les influences (la mouvance US des 90's et la pop psychédélique des 60's) sont évidentes mais parfaitement digérées. Sur la scène actuelle, BRACE ! BRACE ! s'apparenterait au cousin germain des Québécois de CORRIDOR, déjà chroniqué sur ce site.

L'album commence en douceur avec une longue introduction légèrement perturbée par un synthé foutraque, avant que les guitares sensibles et mélodieuses ne se mettent en place. La délicate voix de Thomas Picot n'entre en scène qu'au bout de 2 minutes sur cet excellent titre inaugural "Station walls". Marque de fabrique du groupe, BRACE ! BRACE ! prend le temps d'installer ses morceaux ou de dériver en plein milieu d'un titre. "I'm Jelly" avec sa guitare surf et "Tease" (balade envoutante) poursuivent dans cette veine mélodique. L'album prend ensuite une tournure plus punchy et tonique avec "Club Dorothée" et sa basse post-punk ou encore le très efficace "Whales" (morceau le plus court de l'album faisant d'ailleurs office de 1er single). BRACE ! BRACE ! n'ennuie jamais grâce à des ruptures inspirées jalonnant chaque morceau. "Casual Fanciness" en est le meilleur exemple : d'abord sautillant, le titre plonge subitement dans l'indolence avant de retrouver son dynamisme. "On the sidelines" suit une structure exactement inverse avec son final nerveux. Jusqu'à la fin de l'album, BRACE ! BRACE ! déroule son savoir-faire mélodique à coup de guitares cristallines et de changements de rythme. Le dernier morceau "Ominous man" conclut l'album en beauté, avec son long pont psychédélique et ses riffs dissonants sabotant la douceur pop du titre.

BRACE ! BRACE ! n'a rien à envier aux meilleurs représentants anglo-saxons du genre et prouve la vitalité actuelle des groupes français. 

Mr Caribou


Titre préféré :                             Whales





mercredi 14 février 2018

KAVIAR SPECIAL - Vortex



KAVIAR SPECIAL - Vortex
Howlin Banana Records
8,5 sur 10

L'air de rien, KAVIAR SPECIAL est devenu en peu d'années un taulier du garage psyché hexagonal. Les Rennais, dont le précédent album sobrement intitulé #2 avait largement retenu notre attention, reviennent gonflés à bloc avec leur troisième livraison encore plus ambitieuse, Vortex.

"Run away", le morceau d'ouverture nous plonge dans le vif du sujet. Guitares fuzz, distorsion, réverb', riffs aux petits oignons, sens de la mélodie, refrain scandé, ce premier titre met en évidence tout le savoir-faire du groupe. Son surf garage est imparable. Avec en guise de fantaisie, la présence de cuivres et de quelques synthés qui jalonnent au compte-goutte ce premier morceau. La différence notable sur Vortex tient peut-être au son. Sans dénaturer la musique du groupe, cet album est certainement mieux produit et donne un côté encore plus professionnel.

Les morceaux suivants "How come" et "Bursting at the seams" séduisent par leurs impeccables envolées de guitares. "Dead end" commence en douceur, avec une belle intro de basse avant qu'un riff bien gras à la STOOGES n'explose au milieu du titre. Plus pop, "Back to school" nous rappelle au bon souvenir du précédent album. KAVIAR SPECIAL tient peut-être là un mini-tube. Le quatuor accélère de nouveau la cadence sur un "Bedroom" plus rock'n'roll et intense, marqué un pont psychédélique très années 70. Après un instrumental musclé ("Vortex", qui donne son nom à l'album"), les Rennais remettent les gaz et retrouvent les refrains accrocheurs sur le pêchu "Busted". L'album aux 11 titres se conclut par le très accrocheur "Scattered all round".

Ce troisième opus aux sonorités plus riches est une réussite et prouve que le rock garage made in France n'a rien à envier à son homologue californien. 


Mr Caribou

Morceau préféré :                                   How come