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dimanche 7 juin 2020

FACS - Void Moments



FACS - "Void Moments"

Trouble In Mind

 

Difficile de classer la musique des Américains de FACS dont le troisième album "Voids Moments est sorti il y a quelques semaines. Adepte des expérimentations et des répétitions, le groupe de Chicago délivre un étonnant mélange de post-rock, d'indus et de noise-rock. Amateurs d'ambiance lumineuse et d'accroche mélodique, passez votre chemin. L'univers de FACS est au contraire assez sombre, presque oppressant. Pourtant, la boucle de guitare qui ouvre l'album sur "Boy" laissait penser que le trio était devenu plus accessible. Mais la section rythmique, les sons dissonants et les effets dans la voix reprennent vite le dessus pour donner finalement une coloration assez expérimentale à ce premier titre. Une marque de fabrique que l'on retrouve sur "Teenage Hive", un tantinet industriel et porté par une batterie martiale, qui montre à quel point le groupe a soigné la production de cette troisième livraison. "Casual Indifference", au son également très travaillé, ne semble jamais vraiment démarrer mais instaure progressivement un climat angoissant qui fait la part belle aux drones en fin de morceau. Suivent ensuite deux pièces bizarroides de 6 minutes chacune qui semblent être le fruit d'une séance d'improvisation. D'abord hypnotique et légèrement jazzy, "Version" se transforme à mi-parcours en déluge sonore. Plus austère encore, "Void Walker" s'apparente à une transe plutôt bruyante. L'ambiance n'est toujours pas à la franche rigolade sur les deux derniers titres, quasiment instrumentaux. Lent, étouffant, rythmé par une lourde basse, "Dub Over" ressemble à un bad trip.

 

Au final, ce troisième album de FACS, qui constitue un bloc homogène, a le mérite de sortir des sentiers battus. Mais il faudra sans doute plusieurs écoutes pour apprécier à sa juste valeur cette musique étrange et exigeante. 

 

Mr Caribou

 

Morceau préféré :                                    Teenage hive

 

https://wearefacs.bandcamp.com/album/void-moments

https://www.facebook.com/wearefacs/

 


samedi 25 avril 2020

LUGGAGE - Shift



LUGGAGE - Shift
Corpse Flower
9 sur 10

LUGGAGE est un groupe de noise rock dont je ne connaissais pas encore l'existence il y a un mois. Issu de l'underground américain, le trio a sorti un excellent troisième album qui mérite toute notre attention. Musicalement LUGGAGE se situe quelque part entre SLINT et SHELLAC, autant dire d'illustres aînés. Le groupe a d'ailleurs bénéficié du coup de main de Steve Albini puisque "Shift" a été enregistré live dans son studio de Chicago. Le son de guitare tranchant cher à Steve Albini fait merveille dès le premier titre "Cam" qui développe un climat assez anxiogène. La batterie lente et métronomique et la voix monocorde mi-chantée -mi parlée de Mickael Vallera renforce cette ambiance glaciale. Cette formule minimaliste fait encore mouche sur le morceau éponyme "Shift". Un peu plus bruyant, le titre opère une rupture à mi-parcours et se termine dans un déluge sonore particulièrement addictif. LUGGAGE opère ensuite un retour au calme et à la neurasthénie avec "Rain", morceau porté par une ligne de basse froide et les dissonances efficaces de la guitare. Répétitive, lente et longue en bouche, la musique de LUGGAGE se mérite tant les Américains ne cèdent jamais à la facilité. Une recette que l'on retrouve encore avec succès sur les 7 minutes d"Every Day" qui débute comme du FUGAZI pur sucre pour finir dans le chaos et les déflagrations soniques. La noirceur est toujours de mise sur "Blurred" marqué par un riff de basse imparable. Plus sensible et progressif sur "Watching", LUGGAGE donne l 'impression de courir un marathon plus qu'un sprint. La basse XXL et les guitares écorchées sont au diapason sur le lourd et court "July". "Shift" se termine en apothéose avec le très post-rock "Rest" et sa montée d'adrénaline si caractéristique du style.



Les trois membres de LUGGAGE ont sacrément réussi leur coup avec ce troisième album audacieux.  Une musique indolente et avare d'artifices qui se concentre sur l'essentiel. Un des meilleurs albums de noise rock des derniers mois.



Mr Caribou


Morceau préféré :                                    Shift



https://www.facebook.com/LuggageChicago


jeudi 25 janvier 2018

DAVEY DYNAMITE – Holy Shit



DAVEY DYNAMITE – Holy Shit
DyingScene Records / Don't panic records
9/10

Dying Scene, le webzine référence de la scène punk, mine d’infos et vecteur des tendances actuelles est aussi un label depuis quelques années déjà sous le nom de Dying Scene Records. Ils sortent peu d’albums mais avec une constance de qualité en accord avec leur vision du punkrock. Je m’y retrouve dans leur ligne et c’est ainsi que la sortie de ce nouvel album de Davey Dynamite, artiste de Chicago, méritait toute l’attention qu’on lui devait.


Je découvre Davey Dynamite qui a déjà fait 4 albums et deux splits auparavant. Un artiste qui jouait en solo avec sa guitare et qui est passé en configuration groupe et distorsion.


Holy Shit annonce la couleur avec un morceau calme mais d’où se dégage une certaine tension, le ton est irrévérencieux et quelle énergie quand il monte dans les tours ! Sur la forme il me rappelle Saving The World de Diesel Boy sur l’album Cock Rock

Rock’n’roll sent l’urgence et part rapidement à plein gaz, ce morceau est aussi plein d’énergie et reste ancré en tête notamment son refrain rageur Let’s make this fucking matter. 380 Times est du même acabit, brutal avec un chant totalement libéré. Davey est un sacré chanteur qui module bien sa voix et qui sait faire passer autant sa rage que sa mélancolie ainsi j’adore Transitions, super bien chanté et dont le texte est vraiment sympa. Sur ce point je regrette de ne pas être plus doué en anglais pour bien percevoir toutes les subtilités de ses textes mais résonnent encore les premières strophes qui retentiront pour tous ceux qui connaissent le titre  :

I got acne, my hair is thinning, at the same time
and I’m slowly, learning, that I don’t mind
cuz my body don’t know, whether to stay young or grow old

and at least that means we got something in common

La comparaison souvent faîte avec Against Me! n’est pas usurpée car on retrouve le même genre de construction des morceaux, le groove et encore une fois cette énergie communicative. Après seulement quelques écoutes les riffs sont ancrés en tête et on a q'une envie c'est de l'écouter en boucle.

Holy Shit est un très bon album d’un artiste trop méconnu par chez nous. Je conseille vivement son écoute notamment aux fans d’Against Me et de Hot Water Music qui retrouveront chez Davey Dynamite la créativité et le grain de ces derniers.



J. NeWSovski

Morceau préféré :                                   Transitions