mercredi 24 avril 2024

COOL LAGOON – So Boom [EP]

 


COOL LAGOON – So Boom [EP]

Autoproduction


6 nouveaux titres pour le projet parallèle de Mathieu de Bikinis & Icecream. Comme à son habitude il fait tout sur le projet : guitare, basse, batterie, chant et même le mixage et l’artwork.

Après un précédent EP (No Love left), plutôt sombre dans sa thématique générale, celui-ci se révèle bien plus enjoué et est lié à son histoire personnelle.

Le style est un peu différent des précédents titres, moins aérien, peut-être un peu plus pop et révèle quelques passages bien sympas comme l’intro de Baby Baby Baby, qui se révèle être mon morceau préféré avec le chant qui s’inspire par moment de celui de Tim Armstrong sur les fins de phrases... Le côté mélodique ressort de façon probante sur des titres comme So Boom ou Seize The Day, un morceau solaire où Mathieu est accompagné de Sophie sa compagne. Mais il ressort aussi un versant plus direct et rythmé comme sur Good Mood First, qui amène de l’énergie à l’EP.

Quelques défauts tout de même notamment la justesse du chant qui me perturbe toujours un peu comme sur les productions précédentes mais globalement Cool Lagoon poursuit sa route avec une bonne humeur communicative et un talent grandissant. Il montre une nouvelle fois qu’un projet solo totalement DIY peut-être crédible et devrait donner des idées.

 

J. NeWSovski

https://coollagoon.bandcamp.com/album/so-boom

https://www.facebook.com/CoolLagoonMusic/

https://www.instagram.com/cool_lagoon/?hl=fr



vendredi 19 avril 2024

Interview - BIRDS IN ROW






C'est lors du Festival les Zéclectiques saison hiver que j'ai pu rencontrer Birds In Row qui jouait ce soir-là avec Mad Foxes et Swirls. L'occasion de faire le point sur la sortie le jour même du split avec Coilguns mais aussi de leur prise de position au Hellfest l'an passé...


Quels ont été les retours sur Gris Klein, votre dernier album ?

Bart : Très positifs surtout qu’on l’a sorti après une période de merde, le Covid, beaucoup de remises en question, des trucs hyper violents à vivre et tout ça… Et quand on l’a sorti, on était en mode « tu ne sais plus », à un moment donné je ne savais plus si c’était bien ou pas, si c’est ce que j’avais toujours envie de faire, parce que c’était des conditions exceptionnelles. Et les gens se le sont grave approprié, on avait déjà eu des retours intenses par rapport au précédent (NDLR we already lost the world) et là ça s’est encore décuplé avec des gens qui viennent te voir en disant que l’album les a beaucoup touchés, les a aidés dans un moment compliqué. Là tu te dis que c’est utile de faire de la musique et ça fait vraiment plaisir.

S’en est suivi une grosse période de tournées ?

En fait on a beaucoup plus tourné en France que ce qu’on fait d’habitude, mais parce qu’on a pris une orientation où on s’axe beaucoup plus sur l’Europe avec cet album-là notamment en raison de notre changement de label. C’est aussi beaucoup plus compliqué d’aller aux Etats Unis maintenant qu’avant le Covid. On a voulu réduire le nombre de dates pour en faire de meilleures, dans des conditions meilleures.

 

L’actualité c’est le split avec Coilguns, c’est venu suite au 45t sur Mowno ?

B : Il y a deux morceaux qui sont sortis et qui étaient en exclusivité sur Mowno (dans la revue) car ils nous avaient soufflé l’idée de faire un split avec Coilguns. Nous on leur a dit que peut-être plutôt que de faire un split on pourrait faire une collab ensemble. Donc on s’est retrouvés avec trois morceaux, on en a sorti deux avec Mowno et donc le troisième se retrouve sur le 45t avec Coilguns.

Quentin : Mowno a lancé l’idée. On s’est enfermés durant une semaine, le but c’était de tout composer sur le moment.  Par peur de la page blanche, Jonah (guitariste de Coilguns) avait composé quelques riffs de guitare qui nous ont servi de départ à certains morceaux.

B : On a fait une répète la veille et on a sorti des trucs qui ont servi de départ pour l’un des morceaux. L’idée c’était de s’enfermer sept jours entre potes, de faire de la musique et de voir ce qui en sort. De composer et enregistrer dans la foulée.

Vous les connaissiez bien, avant ?

dimanche 14 avril 2024

LYSISTRATA – Veil



LYSISTRATA – Veil

Vicious Circle

Sans nouvelle de LYSISTRATA depuis l’épatant 2ème album « Breathe In/Out » sorti avant la pandémie, on s’interrogeait sur l’avenir du groupe de Saintes après ce début de carrière tonitruant. Bien sûr, il y eut le projet PARK en 2022 avec un autre Charentais-Maritime, François Marry de FRANCOIS AND THE ATLAS MOUTAINS. Un résultat plutôt intéressant fusionnant les influences de chacun. Mais il nous tardait de découvrir enfin la couleur musicale du 3ème album du trio. LYSISTRATA a pris son temps. Le bandcamp du groupe indique d’ailleurs que s’il est resté dans l’ombre, il n’a pas chômé pour autant. Les premières ébauches de « Veil » datent en effet du premier confinement, au printemps 2020. Ce 3ème opus étonne d’abord par son format : une grosse trentaine de minutes, des morceaux courts (un seul titre dépassant les 5 minutes). 2ème effet de surprise, LYSISTRATA a mis un peu de côté sa veine post-hardcore et élargit judicieusement son spectre musical. L’introduction acoustique « Tangles In the Leaves » en est le parfait exemple. Agrémentée d’effets sonores angoissants et d’un rythme flamenco, cette entrée en matière assez calme met en avant le chant plus affirmé de Ben Amos Cooper. LYSISTRATA rebranche le courant sur « Horns ». Malgré un début mid-tempo et assez pop, le morceau s’emballe et renoue avec le rock sous tension de LYSISTRATA. La batterie et la basse sont plus présentes sur « See Though », très efficace. Malgré quelques distorsions, les chœurs accrocheurs et le gimmick de guitare donnent une couleur musicale plus FM au morceau. Retour ensuite au calme avec le délicat et mélodique « Okay », dont la ligne de basse fait des merveilles. Un titre qui démontre une nouvelle fois que LYSISTRATA a su se réinventer en laissant notamment le chant de Ben Amos Cooper prendre de l’ampleur. LYSISTRATA un poil assagi mais toujours avide de décibels. La deuxième partie de « Rise Up » en atteste. Après un départ électro-rock plus classique, le morceau prend une tournure bruitiste et répétitive évoquant des groupes contemporains comme GILLA BAND ou PSYCHOTIC MONKS ». « Acid to Burn » retrouve une structure plus conventionnelle, en parfait équilibre entre mélodies et guitares abrasives. Un titre digne des meilleurs AT THE DRIVE-IN. L’intensité reste forte sur « Trouble Don’t Last ». Le synthé planant du début est une fausse piste. LYSISTRATA durcit vite le ton sur ce morceau porté par un riff métallique et un chant plus agressif. « Artifice » et ses 6 minutes est peut-être le titre qui ramène le plus aux expérimentations sonores du début de carrière des Saintais. Plus concis mais tout aussi noisy, « Feel The Shine » est un morceau rugueux très efficace. « Livin It Up » constitue l’ultime contrepied de ce 3ème album. Alors que le trio nous avait habitués à de longues plages tendues en guise de conclusion, « Livin It Up » est au contraire une pépite pop qui brille par sa brièveté. 

 

Parfaitement produit, « Veil » surprendra peut-être les fans de la première heure. Mais LYSISTRATA n’est pas un adepte du surplace. Tout en conservant son énergie rock du début, l’évolution vers des sons plus pop ou à l'inverse plus radicaux est une option gagnante pour LYSISTRATA.

Mr Caribou

 Titre préféré :                                           Rise Up

 

 

 https://lysistrata.bandcamp.com/album/veil



mardi 9 avril 2024

LIKE WIRES – Cold Matter [EP]

 


LIKE WIRES – Cold Matter [EP]

Les disques Bleus enregistrements

On avait chroniqué le premier EP de Like Wires lors de sa sortie en 2015, un 6 titres prometteur que l’on retrouvait même en fin d’année sur le podium des meilleurs EPs. Malheureusement quelques temps après le groupe s’est arrêté, on a pu retrouver les gars dans Young Harts et Sting Collins notamment. Puis durant le confinement Bounce (guitariste) a eu l’envie de remonter le groupe, Antoine (aussi dans Brique) alors bassiste est passé au chant, Jean (Black Ink Stain) l’a remplacé et Yohan (Young Harts) est arrivé à la batterie et voici que débarque ce deuxième EP enregistré par Etienne Marchal.

 

On retrouve dans Cold Matter cette grosse sensation de puissance, et dès Dark Vines, le morceau d’ouverture, les clermontois arrivent à merveille à mixer punkrock et post-hardcore (avec pour friandise ce petit passage de lecture de poème par Charles Bukowski) rappelant par certains aspects Fragile. Cette sensation, ce rapprochement, se ressent aussi sur Olympe, avec le chant torturé qui s’éloigne du micro, un passage fort en intensité avant le retour de la puissance derrière et notamment une batterie qui claque à merveille derrière. Future Past se veut plus classique sur la forme, punk hardcore rapide et puissant tandis que Vice prend le temps de se faire désirer avec sa longue phase d’introduction et joue sur l’émotion, j’apprécie bien le chant bien gras. Le cinquième et dernier titre, Shards reste dans la continuité alternant phases énergiques et passages post hardcore plus lent. Le morceau est lourd et intense et termine cet EP de 5 titres de bien belle manière.

 

Grosse sensation que ce nouvel EP, 9 années après le premier. Like Wires a mué, sa musique a évolué tout en conservant cette qualité que l’on avait tant appréciée.

 

J. NeWSovski

 

https://likewires.bandcamp.com/album/cold-matter

https://linktr.ee/likewires



jeudi 4 avril 2024

BROKKEN ROSES – Cock Robin

 


BROKKEN ROSES – Cock Robin

Schlag Records

Qu’il fait plaisir de retrouver Brokken Roses treize années après Dick Reverse, leur premier album, sorti à l’occasion sur le label monté par les Burning Heads : Opposite Prod. Ce retour se fait lui aussi sur un nouveau label monté pour l’occasion par Pierre : Schlag Records.

Il est peut-être important de rappeler qu’à la base Brokken Roses était un projet parallèle et qu’il est composé de Pierre (ex-Burning Heads, Monde De Merde, Go Public!), Dudu (Gravity Slaves, Burning Heads, Speed Jesus, Keneda), Loïc (Brigitte Bop) et Nico (Gravity Slaves, Fuzz Theory) soit la fine fleur de la scène Orléanaise.

 

La caractéristique principale de Brokken Roses c’est que le groupe se joue des styles, navigant entre une sorte de stoner mixé à du punkrock. L’influence stoner se dégage sur Let It Go, très groovy avec un son très rond tandis que Tell Me, de par ses riffs, peut rappeler certains morceaux de Loading Data. Le gros riff d’entrée de Super Rocky pourra, quant à lui, faire penser à Clutch. Il dégage une grosse impression d’énergie et de vitesse.

Brokken Roses explore le punkrock mid-tempo sur des morceaux comme Edgy Messy au refrain accrocheur avec la voix de Pierre qui pousse et s’éraille. J’adore sa voix et, on ne va pas le cacher, il y a un côté nostalgique des Burning Heads qui revient surtout à l’écoute de morceaux comme I know a boy ou Death March, il faut dire que deux guitaristes et le chanteur composent Brokken Roses et qu’il devient logique d’y retrouver des similitudes même si définitivement Brokken est plus lourd et moins speed.

Les orléanais savent toucher la corde sensible avec de belles phases mélodiques comme sur le refrain magique de Sound of the bells ou bien emporter tout sur leur passage avec la puissance de Poor Little Thing dont les chœurs semblent s’arracher des amplis.

On notera aussi la dernière chanson au titre bien amusant : Asian Dog Foundation. Dans l’univers folk / americana mais qui prend tout son sens avec le featuring… d’un chien ! Brokken Roses manie le fun avec cet album fourre-tout !!

 

C’est donc une vraie bonne surprise que de retrouver Brokken Roses aussi longtemps après un premier album très réussi. Celui-ci s’inscrit dans la continuité mélangeant les styles avec une facilité déconcertante et révèle quelques petites pépites.

 

J. NeWSovski

 

https://www.facebook.com/brokkenroses/

https://brokkenroses2023.bandcamp.com/album/cock-robin




samedi 30 mars 2024

LA FAIBLESSE – S/t

 


LA FAIBLESSE – S/t

Nineteen Something / Guerilla Asso

 

La faiblesse s’est formé en 2020 en plein confinement et joue la parité car il est composé de deux filles et deux gars. Parité aussi sur le chant, qui est partagé entre Paul et Christelle, toujours en français mais parfois difficilement lisible. Mais La Faiblesse est surtout un groupe atypique, assez pour poser suffisamment de problèmes lorsqu’il s’agit de définir son style, le quatuor parisien se joue des codes et propose une musique aussi intéressante qu’elle est variée.

 

Tout commence dans la lourdeur avec Les chemins vers toi qui impose une atmosphère lourde et puissante que vient amplifier le chant hurlé de Paul. Le contraste apparaît dès le titre suivant, Je l’aime autant que la hais, un morceau doux, long et langoureux en plein registre post-hardcore, les harmonies des voix sont très belles et ce morceau joue beaucoup sur l’émotion. La fureur de La Faiblesse reprend ensuite le dessus avec l’énervé Rester Ensemble au chant screamo sur un rythme post-metal. Cette énergie et cette puissance se distillent avec parcimonie mais on la retrouve aussi sur Tout se perd où les deux chants d’entremêlent dans une jolie danse.

Oser, laisser le vide, s’impose comme un morceau très shoegaze que la voix de Christelle arrive à rendre léger, la fin au clavier fait preuve d’originalité. Le groupe part dans un registre plus punk sur Après la pluie qui attaquera les cordes vocales de sa chanteuse, le morceau semble calquer sa structure sur celle d’un orage : puissant et volcanique au départ pour se terminer de façon plus lumineuse. Il s’enchaîne d’ailleurs avec une interview de l’auteur Casey par Yard, qui se fond plutôt bien dans le morceau.

Mourir à Ramsgate, c’est le nom de la ville où ils ont enregistré l’album, voit le featuring d’Isaac Ashby du groupe College qui apporte une touche plus pop avec sa voix, et se révèle comme l’un des morceaux les plus intéressants. Puis tout se termine avec le 9ème morceau : Pendu mais vivant. Un peu comme son titre, il révèle une véritable tristesse dans ses notes et son univers.

 

Ce second album de la faiblesse, sans titre, se révèle une belle surprise avec la découverte d’un groupe qui maîtrise parfaitement l’alternance des séquences calmes et aériennes avec la fureur d’un post-hardcore screamo à l’énergie surprenante.

 

J. NeWSovski

https://www.facebook.com/lafaiblesseparis/

https://nineteensomething.bandcamp.com/album/la-faiblesse

 

 

lundi 25 mars 2024

CIRCLES – Still.

 


CIRCLES – Still.

Shield Recordings / Extinction Burst

Chose n’est pas coutume je vais commencer par révéler ce que l’on dit généralement en fin de chronique car ce premier album de Circles amène un vent frais, expérimentant un hardcore-punk oldschool fortement teinté de mélodies pop ce qui le rend très solaire. Et dès le visuel on se que le groupe veut dénoter, un peu à l’image de l’album de Tiny Voices, avec un artwork fleuri, peu courant dans ce style musical.

Les nantais commencent fort avec Split, un morceau sur le côté toxique de certains mecs se cachant derrière un visage rassurant. C’est un morceau rapide aux sonorités accrocheuses. Toujours plein d’énergie, Circles assène un In Bloom rapide et acéré avec un texte politique engagé. Le tempo se ralentit un peu sur Giant et met en avant le super chant de Guillaume qui est original dans notre scène actuelle, le morceau révèle un côté International Noise Conspiracy assez intéressant avec l’originalité du petit tambourin. C’est un peu la même recette sur Still qui amène un penchant pop bien épaulé par des mélodies au clavier. On sait que Guillaume est un grand fan d’Oasis et le côté britpop, en tout cas mélodique, transparait par moments comme sur waves et ses clappés.

Le groupe s’aventure vers le post hardcore sur Solaris, morceau instrumental et aérien mais terriblement attachant qui apporte quelque chose de différent, sorte de moment hors du temps. Et cela fonctionne parfaitement. Mais déjà enchaînent sunglasses et changes, des morceaux rapides très 80’s dans la veine de Minor Threat et consorts. Il y a comme un vent nantais qui rappelle Right 4 life dans Revelation et son énergie débordante et électrisante.

 

Enregistrés au studio des Moulins par Piermo Broggi, ces douze titres ont été mixés ensuite au Salad Days par Brian Mc Ternan et le son est vraiment top.

 

J. NeWSovski


https://www.facebook.com/circles44/